De 6€ à 138€

Le Postillon de Lonjumeau

Adolphe Adam

30 mars au 9 avril 2019

De 6€ à 138€ À chacun son tarif
Le Postillon de Lonjumeau

Illustration : ©️ Matthieu Fappani

fr

Michel Fau nous fait redécouvrir un ouvrage emblématique de l’Opéra Comique, joué pour la première fois à Paris depuis 1894. Une éblouissante comédie, avec le plus français des ténors américains, Michael Spyres.

Extraits du Postillon de Lonjumeau

Extraits du spectacle Le Postillon de Lonjumeau

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Le Postillon de Lonjumeau © Stefan Brion

Opéra-comique de Adolphe Adam en 3 actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon-Lévy Brunswick.Créé à l'Opéra Comique en 1836

Le jour de ses noces avec une jeune aubergiste de Lonjumeau, le postillon Chapelou est repéré par le directeur de l’Opéra qui l’engage comme soliste et l'emmène à Paris. Mais Madeleine entend récupérer son mari…
Est-ce le récit d'une ascension sociale sous l’Ancien Régime ? Ou bien un hommage souriant du XIXe siècle industriel au XVIIIe siècle galant ? Ou encore l’aventure d'un séducteur pris à son propre jeu ? C'est tout cela et bien plus, c’est le triomphe du chant : celui de Chapelou avec son air au contre-ré décisif, celui de Madeleine aux étourdissantes métamorphoses vocales.
L’ouvrage mythique d’Adolphe Adam retrouve l'Opéra Comique qui l'a vu naître : il enflamma durablement l'Europe mais n’avait plus été joué dans nos murs depuis 1894.
Il faut le talent et l’humour de Michael Spyres pour incarner ce héros aussi vaniteux que séduisant, l’entrain de Sébastien Rouland pour déployer cette partition signée du maître du ballet romantique, et la subtilité de Michel Fau pour rendre justice, après Ciboulette, à toutes les facettes de cette éblouissante comédie.

Argument

Acte I
Ville relai entre Paris et Orléans, Lonjumeau fête les noces du plus fringant de ses postillons, Chapelou, avec la jeune aubergiste Madeleine. Pour lui, elle renonce à l'héritage d'une riche tante ; pour elle, il abandonne sa vie de séducteur. Pourtant, à l’une comme à l’autre, on a prédit que le mariage serait malheureux... L'arrivée d'un voyageur pressé fait tout basculer : c’est le marquis de Corcy, surintendant de l'Opéra. À la recherche d’un ténor sur l’ordre exprès de Louis XV, il est enthousiasmé par la voix naturelle de Chapelou. Le postillon cède vite aux sirènes de la gloire et abandonne Madeleine sans grand scrupule. Il entraîne dans son sillage Biju, le forgeron qu’elle avait éconduit pour lui.  

Acte II
Dix ans plus tard, Madeleine a hérité de sa tante et refait sa vie sous le nom de Mme de Latour. Courtisée par le marquis de Corcy, elle a préféré séduire, du fond de sa loge à l'Opéra, le fameux ténor Saint-Phar – qui n'est autre que Chapelou, incapable de la reconnaître. À l'occasion du séjour chez elle de la troupe lyrique, venue lui interpréter un hommage composé par Corcy, Mme de Latour piège Saint-Phar. Elle accepte de lui accorder ses faveurs mais, pour préserver son honneur, pose une condition : qu'il l'épouse. Saint-Phar croit pouvoir organiser une parodie de mariage. Mais avertie par le marquis jaloux, Mme de Latour substitue au faux prêtre un authentique chapelain.  

Acte III
La "nuit de noce" vire au cauchemar pour Saint-Phar. Biju lui révèle que le sacrement est avéré, ce qui fait de lui un bigame passible de la pendaison. Puis paraît une nouvelle servante au service de Mme de Latour : c'est Madeleine qui lui demande des comptes – tandis que dans l'obscurité qui gagne le château, sa nouvelle épouse fait l'outragée. Enfin, Corcy paraît avec des gardes pour appréhender le libertin. Chapelou est sauvé in extremis par Madeleine et Mme Latour, qui parlent désormais d’une seule voix. Confondu et repentant, il n’en est que plus aimé.

À lire avant

Pourvu qu’un homme ait de l’esprit, une figure distinguée et de l’entregent, les femmes ne lui demandent jamais d’où il sort, mais où il veut aller.
Balzac, 
Physiologie du mariage, 1829

En 1836, la première ligne de chemin de fer civile de France est en cours d’achèvement. Elle reliera l’année suivante, à toute vapeur et en moins d’une demi-heure, Paris au Pecq, une commune située au pied de la magnifique terrasse de Saint-Germain-en-Laye. On le pressent alors, cette adaptation au transport de passagers d’un moyen de locomotion développé pour le charbon va révolutionner le territoire. Bientôt on pourra contempler la mer en Normandie, prendre les eaux dans les Pyrénées, escalader le Mont-Blanc !

Il est donc temps, en 1836, de consacrer un opéra-comique – en forme de chant du cygne – à la figure familière du postillon : c’est en effet lui qui conduit les équipages des voyageurs, depuis plus de deux siècles, sur les routes de France. En ces années 1830, l’Opéra Comique engrange ainsi de bonnes recettes en célébrant métiers et conditions, avec des titres aussi attrayants que Le Marchand forain, Le Porte-faix, Le Luthier de Vienne, Le Brasseur de Preston, Le Perruquier de la Régence... En dépit de l’impossibilité de faire caracoler des chevaux sur le plateau de l’Opéra Comique, alors logé dans un petit théâtre sis place de la Bourse, mettre en scène un postillon est à trois titres un bon calcul.

D’abord ce personnage, que l’on croise à tous les carrefours, aura le méritede séduire le public des départements – un public auquel tient l’Opéra Comique qui fournit aux nombreux théâtres de province la majeure partie de leurs saisons.

Ensuite le prétexte du voyage, avec ses rencontres imprévues, est un merveilleux point de départ pour une comédie, dont la fonction reste de peindre la société dans tous ses états. Parmi les titres à succès du répertoire de l’Opéra Comique figure, depuis 1820, cet opus de Boieldieu, Les Voitures versées, où l’on voit un nobliau angevin laisser en piteux état une route longeant sa propriété afin de pouvoir recueillir les Parisiens accidentés et se tenir ainsi informé des dernières tendances…

Enfin, le costume et les attributs officiels (fouet et cor) du postillon n’ayant pas changé depuis l’Ancien Régime, d’habiles librettistes comme Brunswick et Leuven peuvent placer l’action sous le règne libertin de Louis XV. En 1836, cela ne peut qu’amuser le bon roi Louis-Philippe d’Orléans et cela permet de camper, dans un décor rococo, un postillon-joli coeur. Cette réputation avantageuse, les postillons la doivent à leur élégance, à leur autorité de cavalier et au fard qu’ils portent pour se protéger des intempéries.

S’il est séducteur, notre postillon ne peut s’exprimer qu’avec une voix de ténor – il en va ainsi dans la typologie vocale et théâtrale de l’opéra-comique. Et comme le public qui s’embourgeoise n’aime rien tant que les histoires d’ambition et d’ascension sociale, notre postillon d’Île-de-France, officiant à Lonjumeau (sans g) sur la route d’Orléans, montera à Paris pour devenir... un divo d’opéra. D’opéra et non d’opéra-comique, ce qui permet comme au XVIIIe siècle une parodie du grand genre.

Le postillon Chapelou (nom dérivé de chapelle ou de chapeau…) ne peut devenir un ténor de l’Opéra à l’époque des Lumières – ou plus exactement un « premier sujet de l’Académie Royale de Musique » – que sous la plume d’un compositeur fin connaisseur de l’Ancien Régime. Or Adolphe Adam est, en son temps, à peu près le seul à se passionner pour les prédécesseurs de Gluck : Rameau et ses contemporains. Ce répertoire baroque a disparu avec la Révolution. Adam, lui, retrouve les oeuvres à la Bibliothèque du Conservatoire, les étudie, les apprécie. Il arrange et programme maintes pages de Rameau en concert, en ville et à la cour. Il lui consacre aussi plusieurs essais, convaincu que s’est écrite au siècle précédent une grande page de la musique française, relativement isolée d’une Europe dont Paris, au XIXe siècle, est devenue la capitale culturelle.

Le postillon Chapelou tient donc autant du ténor fétiche de Rameau, Jélyotte, que de son créateur de 1836, Jean-Baptiste Chollet. Au premier il doit son parcours professionnel, au second son tempérament charmeur et hâbleur, hérité des grandes créations de Chollet, le Fra Diavolo d’Auber et le Zampa d’Hérold.

Puisqu’à tout bon opéra-comique il faut de l’amour, auteurs et compositeur ont le bon goût d’opposer à leur postillon de grand chemin une remarquable figure de femme forte, Madeleine, comme on n’en trouve plus beaucoup depuis l’établissement du Code Napoléon. Il faudra peut-être attendre Carmen en 1875 pour revoir sur les planches de l’Opéra Comique une telle meneuse de jeu – et cela coûtera alors sa place à Leuven, devenu entretemps le directeur du théâtre. Cette Madeleine est créée par Zoé Prévost, alors en pleine crise matrimoniale avec Chollet, ce qui contribue probablement à la vérité de leur interprétation.

Comme elle, les autres interprètes issus de la troupe de l’Opéra Comique reçoivent des rôles sur mesure : c’est le cas d’Henry pour le charron Biju, de Ricquier pour le marquis de Corcy, mais aussi du couple Roy pour les rôles de Bourdon et de Rose. Les auteurs précisent, en tête de la partition publiée chez Delahante et dédiée au roi de Prusse, combien les rôles secondaires sont importants pour la réussite de cette comédie en trois actes, émaillée de treize numéros musicaux.

La création du 13 octobre 1836 remporte un succès formidable et essaime vite dans les régions puis en Europe. Dès 1837, Der Postillon von Lonjumeau est joué à Berlin, Vienne, Leipzig, Prague, partout dans le vaste Empire allemand, jusqu’à Riga où un jeune chef d’orchestre nommé Richard Wagner le dirige à plusieurs reprises, le fixant à vie dans sa mémoire… À l’Opéra Comique, l’oeuvre quitte le répertoire en 1894, peu avant avoir atteint les 700 représentations en moins de soixante ans.

En compagnie de Michael Spyres, aujourd’hui l’un des rares artistes capables d’endosser ce rôle-titre aux redoutables contreré, Sébastien Rouland et Michel Fau dépoussièrent et réhabilitent Le Postillon de Lonjumeau, avec l’amour qu’ils portent à ce répertoire élégant et insolent. Une insolence qui les pousse à convoquer Louis XV en scène – une apparition royale qu’interdisait la censure ! Mais en 2019, pourquoi se priver d’un hommage, en forme de clin d’oeil, au monarque qui donna à l’Opéra Comique le statut de troupe royale, et dont le ministre offrit à l’institution le terrain sur lequel s’élève toujours la salle Favart ?

Direction musicale, Sébastien Rouland • Mise en scène, Michel Fau • Avec Michael Spyres, Florie Valiquette, Franck Leguérinel, Laurent Kubla, Michel Fau, Yannis Ezziadi, Julien Clément Choeur accentus / Opéra de Rouen Normandie • Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Voir toute la distribution

2h45 (entracte inclus) - Salle Favart

138, 122, 97, 75, 50, 34, 16, 6 €

Spectacle en français, surtitré en français et en anglais

Audio description

Chaque année, des opéras sont accessibles en audio description. Un dispositif de « Souffleurs d’images » est aussi disponible sur demande.

Chaque année, des opéras sont accessibles en audio description. Un dispositif de « Souffleurs d’images » est aussi disponible sur demande.

À partir de 10 ans

Distribution

Direction musicale
Sébastien Rouland
Mise en scène
Michel Fau
Décors
Emmanuel Charles
Costumes
Christian Lacroix
Lumières
Joël Fabing
Maquillage
Pascale Fau
Assistante musicale
Stéphanie-Marie Degand
Assistant à la mise en scène
Damien Lefevre
Assistant costumes
Jean-Philippe Pons
Chef de chant
Cécile Restier
Chapelou / Saint-Phar
Michael Spyres
Florie Valiquette
Madeleine / Madame de Latour
Florie Valiquette
Le marquis de Corcy
Franck Leguérinel
Biju / Alcindor
Laurent Kubla
Rose
Michel Fau
Louis XV
Yannis Ezziadi
Bourdon
Julien Clément
Chœur
accentus / Opéra de Rouen Normandie
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Orchestre
Orchestre de l'Opéra de Rouen-Normandie

Nouvelle production

Opéra Comique

Coproduction

Opéra de Rouen Normandie

Avec le soutien de

Monsieur G.F.

Vendredi 5 avril à 20h et dimanche 7 avril à 15h

Le Postillon de Lonjumeau sera accessible en audiodescription, diffusée par casque, accompagnée d’un programme en braille ou en gros caractères.
Plus d'informations Réservation au +33(0)1 70 23 01 44

En partenariat avec

France Musique
Arte
Transfuge
France Télévisions

Autour du spectacle

Rencontrez les artistes, mardi 12 mars à 19h

Au parterre de la salle Favart, avec Michel Fau, metteur en scène, Emmanuel Charles, décorateur, Michael Spyres, interprète du rôle-titre, Florie Valiquette, interprète de Madeleine / Madame de Latour et Franck Leguérinel, interprète du marquis de Corcy.
Rencontre animée par Agnès Terrier.

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Voit le replay ici

Les jours de spectacle : introductions au spectacle, 45 min. avant la représentation :
  • Les clés du spectacle, salle Bizet
  • Chantez Le Postillon de Lonjumeau, Foyer Favart
    • Samedi 30 Mars – 20h – Iris Thion Poncet
    • Lundi 1er avril – 20h - Iris Thion Poncet
    • Mercredi 3 avril – 20h – Geneviève Boulestreau
    • Vendredi 5 Avril – 20h - Geneviève Boulestreau
    • Dimanche 7 avril – 15h - Iris Thion Poncet
    • Mardi 9 avril – 20h - Geneviève Boulestreau
Le Postillon de Lonjumeau : Les clés du spectacle par Agnès Terrier
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Opéra de Rouen Normandie 13, 15, 17 décembre 2019

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